INTRODUCTION

L’île de Victor aborde avec délicatesse la thématique de l’autisme, également connu sous la dénomination « trouble du spectre autistique » (TSA).

Plutôt que de parler «de l’autisme», il serait plus adéquat de parler «des autismes», tant les formes et manifestations du TSA peuvent être diverses. Ces différents profils associés au TSA s’inscrivent dans un continuum, raison pour laquelle la notion de spectre autistique est aujourd’hui utilisée.

La cinquième et plus récente édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) classe le trouble du spectre de l’autisme dans les troubles neuro-développementaux. On parlait auparavant de « troubles envahissants du développement » (TED), expression générique référencée dans le DSM-IV, qui englobait les troubles suivants : le trouble autistique (ou autisme de haut niveau), le syndrome d’Asperger, le trouble envahissant du développement – non spécifié (TED-ns), le syndrome de Rett (SR) et le trouble désintégratif de l’enfance (TDE).

Avec la publication du DSM-5 en mai 2013, le syndrome de Rett et le trouble désintégratif de l’enfance ne font plus partie de la catégorie des troubles du spectre de l’autisme alors que le trouble autistique, le syndrome d’Asperger et le TED-ns sont regroupés sous le terme « trouble du spectre de l’autisme » (TSA).[1]

Un consensus scientifique considère en effet aujourd’hui qu’il s’agit d’une seule et même condition, avec différents niveaux de sévérité.

Les critères diagnostiques s’inscrivent dans la dyade suivante :[2]

  • Déficits de la communication et des interactions sociales
    Les difficultés rencontrées peuvent être diverses et se présenter sous forme d’intensité variable. En voici quelques illustrations : absence ou manque de réciprocité dans les relations sociales, incapacité d’échanger dans une conversation, communication verbale et non verbale mal intégrée (décodage complexe de l’intonation de la voix, des expressions faciales, des gestes corporels, par exemple), difficultés à exprimer des émotions.
  • Caractère restreint et répétitif des comportements, des intérêts
    On observe souvent chez les personnes autistes des comportements stéréotypés (dans la manipulation d’objets, les paroles, les mouvements moteurs notamment), ainsi qu’une adhésion inflexible aux habitudes et rituels (le moindre petit changement peut engendrer une détresse extrême, pouvant occasionner des réponses agressives, envers les autres ou contre soi).

    Si les intérêts peuvent être nombreux, ils sont souvent développés dans une intensité extrême. Relevons également l’hyper ou l’hyporéactivité aux stimulations sensorielles, qui peuvent engendrer des comportements tels que l’évitement (la personne se bouche les oreilles lorsque certains sons, anodins pour les autres, apparaissent) ou une recherche exacerbée (placer son oreille sur un haut-parleur comme si le son ne leur parvenait pas). De telles manifestations peuvent se retrouver avec les autres sens.

Accompagné ou non d’un déficit intellectuel, l’autisme ne se guérit pas. Mais une prise en charge précoce et adéquate permet d’effectuer des progrès. Le rôle des parents, de la famille, de l’environnement social et scolaire est donc déterminant. Apprivoiser ce trouble, acquérir des outils pour mieux interagir avec une personne autiste peut ainsi avoir un impact important sur son développement.[3]

Puisse la lecture de L’île de Victor y contribuer !

 

 

L’ALBUM

Victor invite le lecteur à la visite de son île. De son monde. Un monde méconnu par la plupart d’entre nous. Un monde de turbulences dans lequel il évolue au gré de comportements que nous ne comprenons pas souvent. On le trouve bizarre, Victor… Il nous trouve étranges lui aussi.

Au fil des pages, on découvre les particularités de cet enfant différent. Autant de clés qui permettront de l’apprivoiser, comme Victor, à sa manière, apprivoise le monde.

L’île de Victor aborde également ses peurs, et sa façon d’y faire face. Une occasion pour les enfants d’exprimer et de partager leurs propres peurs, et de réfléchir aux moyens de les surmonter.

L’AUTEURE

Écrivaine et scénariste française, Marie Sellier est auteure d’une centaine d’albums pour la jeunesse. Passionnée par l’art sous toutes ses formes, elle publie de nombreux ouvrages pour emmener le jeune public à la rencontre d’artistes célèbres. Elle publie également plusieurs ouvrages dans la collection Grandir des Éditions Loisirs et Pédagogie.

L’ILLUSTRATRICE

Diplômée de l’École des Arts visuels de Bienne et de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg (atelier de Claude Lapointe), Catherine Louis vit et travaille dans le canton de Neuchâtel. Elle a illustré plus d’une centaine d’ouvrages, dont certains ont été traduits en allemand, italien, hollandais, anglais, tchèque, coréen et chinois. Elle a publié de nombreux ouvrages aux Éditions Loisirs et Pédagogie.


Notes

[1] Source: www.cenop.ca

[2] Sources: www.psychomedia.qc.ca et www.autisme.qc.ca

[3] Pour en savoir plus: Reconnaître et comprendre les troubles du spectre autistique, Autisme Suisse romande, Lausanne (2011) et L’autisme jour après jour, comprendre pour agir, a.s.b.l. Participate !, (2011).

 

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