PISTES PÉDAGOGIQUES

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Activité 1 : Avant la lecture de l’album

En silence, les enfants découvrent tour à tour l’album Les yeux de Bianca. Les observations faites sont ensuite partagées en groupe.  

Illustration des commentaires qui pourront être mentionnés :

  • Les pages sont de couleurs différentes.
  • Il y a une double page toute noire.
  • Certains dessins sont en relief.
  • Il y a des petits points que l’on ressent avec les doigts mais qu’on ne voit pas.
  • Une petite fille se promène avec une canne blanche.

Demander ensuite aux enfants d’exprimer leurs hypothèses :

  • À leur avis, pourquoi cet album a-t-il été construit de la sorte ?
  • Quel est le sens des petits points? Indiquer ici qu’il s’agit du braille – un système d’écriture en relief, composé de points – développé au début du XIXe siècle par un jeune homme devenu aveugle, Louis Braille.
  • Que peut bien raconter cette histoire ?

 

Activité 2 : Lecture de l’album

  1. En groupe classe, effectuer la lecture de l’album. Ouvrir la discussion sous forme de questions ouvertes :
  • Quelles sont les émotions ressenties par les enfants à la lecture de cette histoire ? Par quoi ont-ils été surpris ?
  • Demander aux enfants d’évoquer un passage particulièrement apprécié et d’argumenter leur choix.
  • Est-ce que les élèves connaissent des personnes vivant dans une situation de handicap visuel ? Si oui, comment ces personnes font-elles pour se débrouiller au quotidien ?
  1. Les personnes porteuses d’un trouble visuel regardent le monde avec « d’autres yeux » : les yeux des doigts, de la langue et de la bouche, des oreilles, du nez. C’est sous cette forme que sont décrites les couleurs de l’album (blanc, c’est froid ; jaune, ça sent le foin ; rouge, c’est brûlant ; noir, c’est l’orage (et donc bruyant) ; etc.).
  • Effectuer une seconde lecture. Demander aux enfants de porter leur attention sur les différentes associations utilisées pour décrire les couleurs. Les relever.
  • Demander aux enfants de choisir deux couleurs : la première est leur préférée ; la deuxième celle qui n’est pas aimée. L’annexe 1 « Regarder avec tous mes yeux » permettra d’associer chacune de ces couleurs aux différents registres sensoriels. La fiche pourra être complétée au moyen de dessins, de mots écrits par l’élève ou d’une dictée à l’adulte.

Prolongements : Les cartes pédagogiques Les yeux de Bianca (Éditions LEP, 2018), réalisées par Seraina Utiger, proposent une sensibilisation à la déficience visuelle par vingt activités réparties en fonction des « entrées sensorielles » qui permettent de se repérer, de lire, ressentir, manger, se déplacer ou se mouvoir. Une activité destinée à se familiariser avec le braille est également proposée.

  1. Bianca et ses copines Milly et Angèle vont passer la journée ensemble. Par groupes, les enfants imaginent son déroulement. Les différentes versions sont partagées en groupe classe. Les moyens auxiliaires favorisant l’autonomie de Bianca seront identifiés (audiodescription lors de la projection d’un film, canne blanche pour les déplacements, par exemple), de même que la bienveillance du groupe pour éviter toute mise en danger. Les différents scénarios pourront être écrits sous forme de saynètes à jouer.
  2. « J’ai de la chance, je peux colorier le monde comme je le veux », se dit Bianca. Et quand elle est heureuse, elle y met plein de couleurs.
  • Chaque enfant dessine son monde avec les couleurs de son choix.
  • Les productions sont assemblées de façon à représenter la diversité de la classe.

 

Activité 3 : Vive le sport !

L’Association sportive des aveugles du Québec (ASAQ), fondée en 1979, a pour mission de développer la pratique du sport et de sensibiliser le grand public et les autorités au plein potentiel des personnes vivant avec une déficience visuelle. L’ASAQ regroupe des clubs ainsi que des personnes handicapées de la vue.

Sur la page Sports de leur site internet, différentes activités sportives accessibles aux non-voyants et aux mal-voyants sont décrites. Certaines s’inscrivent désormais dans les Jeux paralympiques.

L’activité propose d’explorer quelques facettes de ce domaine encore méconnu.

Introduction

Discussion libre sur le thème des Jeux olympiques.

  • Qu’est-ce que c’est ? Où les derniers ont-ils eu lieu ? Et les premiers ? Est-ce que les élèves ont entendu parler d’autres Jeux olympiques qui se sont tenus dans d’autres endroits ?
  • Quelles sont les disciplines sportives représentées ?
  • Ces manifestations sportives sont-elles regardées par les enfants ? En famille ? Dans un autre endroit ? Quels sont les sportifs, sportives ou équipes soutenus ?

Lien avec le handicap visuel

  1. Entrer en matière en interrogeant les enfants :
  • Est-ce que Bianca aurait pu participer à de tels jeux ?
  • Est-ce que les élèves ont déjà entendu parler des Jeux paralympiques ? Quels sont les profils des participant·e·s ?

Fournir les explications suivantes sur l’histoire de ces jeux qui trouvent leur origine en 1948, dans un hôpital militaire de Stoke Mandeville, en Angleterre. Un neurologue allemand, désireux d’accélérer le rétablissement de vétérans de la Seconde Guerre mondiale, imagine des épreuves sportives en fauteuils roulants alors que les JO se déroulent à Londres. Les premiers Jeux internationaux de Stoke Mandeville se tiennent 1952 et s’y dérouleront chaque année, En 1960, ils ont lieu à Rome, six jours après la clôture des Jeux olympiques. Quatre cents athlètes représentant vingt-trois nations participeront à cette manifestation considérée comme la première édition des Jeux paralympiques. Toutes et tous en fauteuil roulant, les athlètes s’affronteront dans huit disciplines sportives. Depuis, les Jeux paralympiques ont intégré d’autres disciplines. Des athlètes porteurs de déficiences diverses peuvent désormais participer.

  1. Voici cinq disciplines sportives qui figurent aujourd’hui dans les compétitions des Jeux paralympiques : le cécifoot, le goalball, l’athlétisme, la natation et le ski de piste.

Demander aux élèves d’émettre des hypothèses sur ce que sont ces disciplines et comment elles peuvent être pratiquées par des personnes porteuses d’une déficience visuelle (moyens auxiliaires ou aides à fournir). Dans un second temps, fournir les explications suivantes :

Le cécifoot

Ce jeu s’inspire du football. Il suit les règles de la FIFA. Sur un terrain plus petit s’affrontent deux équipes de cinq joueurs. Chez les non-voyants, un ballon et des signaux sonores sont utilisés. Le contour du terrain est fait avec une ficelle où sont accrochées des clochettes. En 2004, lors des Jeux paralympiques d’Athènes, le cécifoot est devenu officiellement un sport paralympique pour la seule catégorie des non-voyants.

Le goalball

Ce jeu a fait son entrée aux Jeux paralympiques en 1976 à Toronto, au Canada. L’objectif du jeu est de faire rouler un ballon sonore sur le sol en évitant que l’équipe adverse ne le bloque avant qu’il ne pénètre dans le but. Deux équipes de trois personnes s’affrontent. Les joueurs en défense se couchent sur le côté pour arrêter le ballon. Le terrain de goalball est délimité par une bande de ruban adhésif noir avec une ficelle au centre pour créer une ligne tactile. De cette manière, les joueurs peuvent s’orienter sur le terrain. Tous les joueurs doivent porter un bandeau.

L’athlétisme

Cette discipline fait partie du programme paralympique depuis les premiers Jeux paralympiques de Rome, en Italie, en 1960. Les athlètes non voyants participent en duo avec leur guide voyant. Leurs poignets sont reliés par une cordelette d’une longueur de 75 cm environ. Selon les courses, les guides peuvent donner des indications orales. Le guide n’est pas autorisé à tirer ou à propulser l’athlète non voyant, sous peine de disqualification. L’athlète non voyant doit porter des lunettes occlusives noires.

La natation

La natation est un sport paralympique officiel depuis les tout premiers Jeux paralympiques, qui ont été organisés à Rome en 1960. Les athlètes non voyants sont assistés par des guides voyants qui se tiennent à la fin du couloir pour leur indiquer s’ils doivent s’arrêter ou se retourner. Pour ce faire, une tige est utilisée.

Le ski de piste

Le skieur non voyant est accompagné d’un guide voyant qui lui donne des indications sur la piste, par exemple la direction, les difficultés éventuelles. Le guide se trouve généralement devant le skieur. Les chiffres du cadran de la montre (zéro, trois et neuf servent à donner les indications d’orientation : zéro veut dire aller tout droit, trois indique un virage à droite, et neuf un virage à gauche. Pour indiquer un arrêt, le pilote indiquera « trois stop » pour un arrêt sur un virage à droite, et « neuf stop » pour un arrêt sur un virage à gauche ».

Les guides jouent un rôle crucial dans le déroulement des manifestations. Depuis les Jeux paralympiques d’été de Londres, en 2012, ils sont considérés comme des athlètes à part entière et reçoivent eux aussi une médaille.

Pour aller plus loin : Tandems, film documentaire de Cyril Delachaux, 2019. Tandems est une immersion dans un monde sombre et flou, à la rencontre d’hommes et de femmes qui défient leur handicap visuel en pratiquant le ski. Accompagnés par un guide auquel ils accordent une confiance aveugle, ils dévalent les pistes, parfois avec une facilité déconcertante.

Prolongements suggérés :

  1. Visionner l’interview de l’athlète non voyant Timothée Adolphe :

 

  1. Visionner le film Tandems de Cyril Delachaux, 2019. Tandems est une immersion dans un monde sombre et flou, à la rencontre d’hommes et de femmes qui défient leur handicap visuel en pratiquant le ski. Accompagnés par un guide auquel ils accordent une confiance aveugle, ils dévalent les pistes, parfois avec une facilité déconcertante.
  2. Identifier d’autres sports qui pourraient être adaptés afin que des personnes non voyantes puissent les pratiquer (la page Sports fournira quelques pistes).
  3. Effectuer une activité sportive en salle de gym : une adaptation du goalball, ou un parcours d’obstacles avec guide. Les élèves qui prennent la place des non-voyants recouvrent leurs yeux d’un bandeau de simulation (que l’on peut obtenir auprès de ucba.ch ou d’un masque noir (les masques hygiéniques noirs utilisés pour se protéger du Covid pourront convenir).

 

Activité 4 : Les chiens guides

Les chiens guides d’aveugles permettent d’augmenter l’autonomie et la mobilité de personnes aveugles ou malvoyantes. Ils peuvent entrer librement dans tous les lieux publics et voyagent gratuitement dans les transports publics, y compris l’avion. Mais avant d’être remis gratuitement à une personne atteinte d’une déficience visuelle, ces chiens doivent suivre une longue formation. En Suisse, la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles forme chaque année une vingtaine de chiens guides.

  1. Introduction : Projeter une image de chien guide ou de son pictogramme. Demander aux enfants d’exprimer ce qu’ils en savent.
  2. Deux petites vidéos pour en savoir plus sur la question :
    Un dessin animé pour les plus jeunes :

 

Dans la peau d’un chien guide, un court documentaire (8 minutes) pour toutes et tous :

 

Explications à fournir aux enfants :

  • Les chiens guides d’aveugles sont élevés dans une institution spécialisée. En Suisse, la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles, à Brenles, forme chaque année une vingtaine de chiens guides.
  • Au cours de sa formation, le chien guide passe entre 12 et 18 mois dans une famille d’accueil. Il apprendra à se familiariser avec différents environnements (ville, campagne, cinéma, place de travail, transports publics, etc.) avant de reprendre sa formation à l’école.
  • Un chien qui répond à tous les critères pour être un chien guide et qui termine sa formation avec succès sera remis à une personne déficiente visuelle à l’âge de deux ans et demi environ.

L’obéissance est la première qualité à développer. Demander aux enfants d’établir la liste des comportements qu’un chien guide devra impérativement maîtriser :

  • S’asseoir.
  • Se coucher.
  • Se lever.
  • Aller à sa place.
  • Avoir un bon rappel.

Afin de permettre à la personne déficiente visuelle de se déplacer en toute sécurité dans l’espace public, le chien guide doit impérativement comprendre les codes de guidage. Après avoir visionné le documentaire Dans la peau d’un chien guide, demander aux élèves d’établir la liste de ces codes :

  • Aller à droite, à gauche.
  • Contourner un obstacle.
  • S’arrêter aux trottoirs.
  • Éviter le vide.
  • Prendre les transports en commun.

Les ordres de recherche, pour indiquer une cible, sont essentiels aussi. Un chien guide doit pouvoir localiser des objets, des lieux, des installations et y guider la personne déficiente visuelle. Demander aux enfants d’établir une liste des recherches possibles :

  • Un siège.
  • Une porte.
  • Un escalier.
  • Un arrêt de bus, de métro.
  • Un passage piéton.
  • Un distributeur de billets de banque, une boîte aux lettres, un guichet.

Pour en savoir plus

Visitez le site internet www.chienguide.ch de la Fondation de Brenles.

Visionnez le DVD produit par cette fondation dont voici les références : Les yeux de son maître, réalisé par Photo-Video Capt, produit par la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles, durée 38 minutes, en vente auprès de la fondation.

 

Activité 5 : Handicap et droits de l’enfant

L’article 23 (1) de la Convention des droits de l’enfant indique que tous les enfants mentalement ou physiquement handicapés ont le droit de vivre une vie pleine et décente, dans des conditions qui assurent leur dignité, favorisent leur autonomie et facilitent leur participation active à la vie de la collectivité.

L’exploitation de l’album Les yeux de Bianca permettra ainsi non seulement d’aborder plus largement la question des droits de l’enfant, mais également de souligner les devoirs qui sont liés à tout droit.

Démarche proposée

  1. Oralement, demander aux élèves de définir ce qu’est un droit, puis d’élargir la réflexion aux droits de l’enfant.
    La courte vidéo suivante permettra d’expliciter le cadre juridique de la convention :

    Un jour – une question : C’est quoi les droits de l’enfant

 

  1. Distribuer le document « Les 10 principaux droits de l’enfant » réalisé par Terre des Hommes ».
  • Quels sont les droits plus directement liés à la situation de Bianca ?
  • Quels devoirs et quelles responsabilités impliquent-ils pour l’entourage (la société, la famille, l’école, les camarades de classe) ?
  1. Individuellement, les élèves choisissent un droit qu’ils considèrent comme important à faire reconnaître pour Bianca. Les inviter ensuite à mettre en scène ce droit, en faisant figurer Bianca sur le dessin.
  2. Prolongement : L’Institut international des droits de l’enfant a réalisé de nombreuses fiches pédagogiques qui permettront d’asseoir les connaissances acquises sous forme de jeux, et notamment un jeu de la marelle destiné au cycle 1.
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