INTRODUCTION

C’est après avoir visionné le documentaire Petite fille (Sébastien Lifshitz, 2020) que l’idée d’écrire une histoire sur l’identité de genre est apparue. Prenant conscience des difficultés liées à la transphobie que de très jeunes enfants pouvaient rencontrer à l’école, mais aussi plus largement dans la sphère publique, il nous est apparu essentiel de créer un outil de sensibilisation sur cette thématique puisque rien n’existait en français pour la classe d’âge de 4 à 10 ans.

Camille est une petite fille trans* ^[1]. Camille a été assignée garçon à la naissance, ce qui ne correspond pas à son identité ressentie. Camille se sent profondément fille depuis son plus jeune âge. Les recherches démontrent que la prise de conscience du décalage entre le sexe assigné et l’identité de genre ressentie peut émerger très tôt: dès 3 ans, avec un pic à l’âge de 5 ans et une moyenne à 8 ans environ^[2]. Les jeunes enfants ne parviennent souvent pas à mettre en mots ce décalage.

Comme le souligne la Fondation Agnodice, mandatée pour accompagner les enfants et jeunes trans ainsi que leur famille, au plan individuel et familial, en milieu scolaire également, il importe de favoriser un contexte de reconnaissance et de soutien, afin de pouvoir pallier les malaises et les risques liés à la transphobie, qui peuvent s’accroître à la puberté et à l’adolescence.^[3]

Les discriminations, les violences – dont le harcèlement-intimidation entre élèves – auxquelles ces enfants peuvent faire face engendrent parfois des conséquences difficiles : échec scolaire, troubles anxieux augmentant la tendance aux passages à l’acte (tentatives de suicide) et à des prises de risques (consommations diverses, comportements avec mises en danger).

Il est essentiel de pouvoir permettre à ces enfants d’exprimer leurs besoins, leurs émotions, leurs ressentis. Il importe également de sensibiliser et d’informer leur environnement, de manière à encourager des attitudes et comportements qui permettront d’accueillir la diversité dans le respect de toutes les facettes de l’identité, quelles qu’elles soient. Camille aux papillons a pour objectif d’y contribuer.

Très jeunes déjà, les enfants parlent de ces questions et font la différence entre rôle, expression et identité de genre. Les activités pédagogiques proposées ci-après poursuivent ces objectifs. Les enfants pourront ainsi exprimer leurs émotions, leurs besoins pour se sentir bien, leurs sources de souffrances, ainsi que les stratégies à adopter lorsqu’elles et ils sont témoins d’une scène de moquerie ou de stigmatisation.

L’album

Camille a été assignée garçon à la naissance. Quand on lui demande qui elle est, elle répond invariablement « je suis une fille ».

À l’école, on la trouve bizarre, Camille. On se moque d’elle et personne ne vient jouer à la maison. Heureusement, Camille a son ami Papillon avec qui elle peut parler et qui, un jour, l’emmène en voyage pour rencontrer des personnes qui la comprennent.

Camille aux papillons aborde les questions d’identité de genre. Cet album invite aussi plus largement au respect de la diversité.

L’auteure

Mary Wenker est pédagogue curative.

Auteure de nombreux supports pédagogiques destinés à faciliter et à encourager le respect de la diversité, elle partage désormais sa vie entre la Suisse (à Fribourg, où elle travaille comme thérapeute) et la Grèce (où elle est engagée depuis 2016 comme bénévole pour soutenir les populations réfugiées).

L’illustratrice

Amélie Buri est illustratrice freelance.

Elle réalise des mandats pour une large clientèle (institutions, hôpitaux, ville, presse, entreprises, particuliers) et a signé une dizaine d’albums pour enfants. Ses origines plurielles, ses nombreux voyages et ses engagements à l’étranger l’ont eux aussi sensibilisée à la diversité et au besoin de chaque personne d’être reconnue dans son intégrité. Amélie Buri vit et travaille dans le canton de Vaud.

NOTES

^[1] * Voir le glossaire en annexe.

^[2] Élèves transgenres, Guide de bonnes pratiques lors d’une transition de genre dans un établissement scolaire ou de formation, version Suisse romande, Formation Agnodice, 2018.

^[3] Ibidem.