
Cet album ne se limite pas à l’histoire de Camille. Tout au long de l’ouvrage, des questions permettront aux élèves d’évoquer leurs propres réalités, de s’exprimer sur des thèmes aussi variés que leur environnement, leurs émotions, leurs difficultés, leurs ressources.
Il importe donc de prendre le temps de les explorer, en portant attention aux éventuels jugements et/ou stéréotypes qui pourraient émerger, et bien sûr de les mettre en pratique, ce qui permettra de construire un environnement plus inclusif et respectueux de la diversité.
Il est ainsi recommandé de lire cet ouvrage en plusieurs étapes.
Cette question mettra sans doute en évidence la diversité des environnements familiers des enfants, qui croulent parfois sous une multitude de jouets alors que d’autres n’en possèdent qu’un nombre très limité. De très jeunes enfants passent déjà de longues heures à jouer avec des jeux électroniques ou sur l’écran alors que d’autres interagissent avec les membres de leur famille en jouant à des jeux de société. Les questions pourront donc aussi porter sur les interactions sociales et les règles éventuelles à respecter.
Cette question permettra d’aborder les stéréotypes de genre liés aux tenues vestimentaires.
Demander aux enfants de nommer leurs tenues préférées :
Camille répond invariablement : « Je suis une fille. » À cette question, les enfants répondront peut-être par leur prénom… Leur sexe assigné ou leur identité de genre.
Il serait souhaitable ici d’élargir la question aux multiples facettes de l’identité. Les enfants pourront ainsi relever des éléments de l’ordre du relationnel (« Je suis l’amie ou l’ami de… ») ou d’une activité qui leur est chère (« je suis la gardienne ou le gardien de mon équipe de foot»), d’un adjectif qui pourrait les qualifier (« je suis drôle », « je suis sage »…).
La question pourrait aussi laisser libre court à l’imagination : je suis une personne célèbre, une personne dotée d’un talent particulier, etc.
Nous suggérons ici de se limiter à la question, et de ne pas chercher à identifier les causes potentielles de tristesse. Mais plutôt de porter une attention particulière aux enfants qui manifesteraient peut-être des émotions difficiles, auquel cas une approche individuelle serait encouragée.
Les enfants trouvent du réconfort chez les personnes de leur entourage familial, une personne amie… Mais peut-être aussi par un animal de compagnie, une peluche. Inviter les enfants à identifier la palette des ressources possibles.
La tristesse figure parmi une palette d’émotions que les enfants peuvent ressentir : la peur, la colère, la joie, le dégoût, le plaisir, etc. Cette question permettra aussi aux enfants d’identifier et de nommer d’autres émotions.[4]
Cette question peut amener des réponses aussi diverses que «je pense à ma journée, à ce que je vais faire demain, au film que j’ai vu, à la dispute dont j’ai été témoin ou que j’ai vécue».
Quelles sont les pensées qui font du bien ?
Quelles sont celles qui rendent l’endormissement difficile ? Que font les enfants dans ces cas-là ?
Camille est rassurée lorsque Papillon se pose sur elle avant qu’elle ne s’endorme. Les jeunes enfants ont souvent un doudou qui remplit cette fonction. Les enfants évoqueront sans doute d’autres ressources en répondant à cette question.
Au Guatemala, une tradition rapporte que les poupées à soucis (appelées aussi les poupées tracas) accueillent les confidences des enfants au moment du coucher. Et qu’au matin, les soucis se sont envolés… La Maison des Cultures du Monde en France propose un petit tutoriel pour en fabriquer une ici :
Accorder ici une place aux rêves des enfants : Quelle serait leur destination ? Pourquoi ce choix ?
Des enfants évoqueront peut-être le souhait de se rendre dans leur pays d’origine, pour y retrouver des membres de leur famille qui leur manquent. D’autres mentionneront peut-être le souhait de se rendre à la mer, pour apprendre à nager quand il y a des vagues. Les réponses peuvent être diverses et leur permettront sans doute d’évoquer des espaces méconnus de leurs camarades.
On pourra souligner ici le fait qu’il ne faut pas forcément se déplacer très loin pour faire un beau voyage, vivre une expérience intense, faire une découverte ou ressentir un dépaysement. Quelques exemples parmi d’autres : aller jouer dans un parc, faire un pique-nique au soleil ou une excursion en montagne, etc.
Établir la liste des questions que poseraient les enfants.
Leur demander de relever (écrire ou dessiner) une question que les enfants souhaiteraient poser à une personne du groupe.
Inviter chaque enfant à poser ensuite sa question, en soulignant que chaque personne a le droit de ne pas y répondre, et que l’on doit le respecter. L’activité fera peut-être émerger des questions « qui ne se posent pas » (par respect de l’intégrité personnelle par exemple). Dans ce cas, il sera important de le relever.
Dire quelque chose de « spécial » est parfois difficile, surtout si son contenu est chargé émotionnellement. Utiliser un objet transitionnel (une marionnette par exemple) pourra faciliter l’exercice, tout en le rendant plus ludique.
Suggestion : fabriquer une marionnette à tige avec une boule de sagex que les enfants décoreront selon leur envie.
Dresser la liste des suggestions émises par les enfants.
Relever les ressources possibles : intervenir et agir, en parler à un·e camarade, s’adresser à un·e adulte (enseignant·e, médiatrice ou médiateur, autre membre de l’entourage).
Souligner que tout le monde joue un rôle important dans ce type de situation. Préciser qu’il importe de ne pas le tolérer et de ne pas minimiser. Préciser qu’intervenir et agir n’est pas une obligation si c’est compliqué, mais qu’il est important d’en parler à un·e adulte.
Demander aux enfants d’exprimer les émotions ressenties lorsque des moqueries sont émises à leur encontre peut être un moyen efficace de leur faire prendre conscience du besoin de se positionner en qualité de témoin lorsque cela se produit.
Se référer aux ressources de l’activité pédagogique Les mots qui blessent pour le cycle 1 et l’activité pédagogique Les injures pour les autres cycles dans l’École de l’égalité.
Dresser la liste des réponses émises.
Inviter les enfants à s’exprimer sur les besoins à remplir dans le cadre de la classe/de l’école.
Rédiger une charte (illustrée avec les plus jeunes) que les enfants s’engageront à respecter.
Camille aime beaucoup porter cette robe et danser, tourbillonner en sifflotant. Le tissu délicat tournoie lui aussi, avec beaucoup de légèreté. C’est un peu comme si Camille devenait un papillon qui dansait avec les nuages dans un ciel bleu.
Inviter les enfants à penser très fort à un instant de légèreté. Le mimer.
Camille se réjouit d’avoir pu échanger avec une personne qui la comprend.
Inviter les enfants à raconter une expérience similaire à celle vécue par Camille.
Nous proposons ici de réaliser une création artistique collective qui permettra de visualiser très concrètement le monde de la diversité. Deux démarches sont suggérées ici :
L’autodétermination implique pour chaque personne d’être reconnue, acceptée et respectée dans son identité de genre ressentie. Ce droit « confère le pouvoir de se donner à soi-même sa propre détermination, c’est-à-dire le pouvoir de choisir, entre plusieurs options, celle qui correspond à ses aspirations personnelles. Appliqué au corps humain, il donne ainsi à l’individu la faculté de choisir la manière de traiter son corps. Plus encore, le droit à l’autodétermination permet d’exiger d’autrui le respect de ses choix relatifs à son corps, dans le cadre de la vie privée (…) »[5]. Ce droit s’inscrit plus largement dans les droits humains, et plus spécifiquement dans la protection de la personnalité.
Le droit à l’autodétermination ne figure pas encore en tant que tel, ni dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, ni dans la Convention internationale des droits de l’enfant. En Suisse néanmoins, une prise en compte de ce droit a été amorcée.
Désireux d’améliorer la situation des personnes trans* ou/et intersexuées, le Parlement a adopté le 18 décembre 2020 le texte d’un nouvel article du Code civil permettant aux personnes trans* et aux personnes intersexuées de modifier leur sexe administratif à l’aide d’une procédure simplifiée. Le projet n’ayant pas fait l’objet de demande de référendum, le Conseil fédéral prévoit son entrée en vigueur au 1er janvier 2022.
Dans la phase de découverte des droits de l’enfant suggérée dans cette activité, il sera important d’associer le droit de toute personne trans* d’être reconnue et respectée au droit de toute personne d’être protégée contre toute forme de discrimination en raison de son genre.
Cette activité a pour objectif d’établir un lien entre l’histoire de Camille et les droits de l’enfant. Tout droit étant associé à un devoir, l’objectif est également d’identifier les devoirs de chacune et chacun pour favoriser le respect de ces droits.
Démarche proposée :
La courte vidéo suivante permettra d’expliciter le cadre juridique de la convention :
Un jour – une question : C’est quoi les droits de l’enfant
[4] La roue des émotions proposée dans les activités précitées Les mots qui blessent et Les injures qui figurent dans les outils L’école de l’égalité de même que La couleur des émotions (Anna Llenas, Édition Quatre Fleuves, 2014) permettront d’explorer ce domaine plus en profondeur.
[5] Le droit à l’autodétermination de la personne humaine, Scarlett-May Ferrié, IRJS Éditions, 2018.